Relation aux familles, aux proches aidants : savoir quoi dire et comment le dire…
En 2023, un cycle de formation a débuté sur la relation aux familles, aux proches aidants. Cette initiative fait écho à l’expression des professionnels d’une difficulté à savoir se positionner dans certaines situations, savoir quoi dire, comment le dire…
« Certains membres de la famille font acte de présence quotidienne, remercient, sollicitent, voire harcèlent les équipes afin d’être rassurés quant à la qualité et la continuité des soins prodigués à leur proche ; enfant ou conjoint isolé en quête d’information ou de reconnaissance, familles organisées autour d’une vigilance nourrie de suspicion de soins faits à la va-vite, familles inquiètes, désemparées qui témoignent de leur détresse de façon bruyante, ces diverses situations peuvent nous faire oublier celles et ceux qui demeurent en retrait, à distance, en silence. Cette clinique du négatif n’est pas la plus aisée à appréhender, tant elle implique d’aller rejoindre le sujet où il se trouve, voire où il se réfugie. Elle exige avant tout que puisse être saisie sa dynamique intrinsèque.
La distance et le silence mettent à l’épreuve le lien de confiance avec l’autre. L’évitement, voire la fuite, l’absence de retour, procurent un sentiment de gêne.
Car l’autre s’absente de la relation. » source : extrait « Familles à distance, Familles en silence, Familles en souffrance? » auteur : Benoit Verdon – 2011
Dans le secteur de la psychiatrie, on fait le constat que, « depuis quelques décennies, les familles prennent une place de plus en plus importante dans le soin, peut-être pour des raisons :
théoriques : ainsi l’approche systémique favorise, lors de la prise en charge, l’alliance avec le système d’origine du patient ;
sociologiques, dues à l’évolution sociétale : un professionnel expert n’est plus le seul détenteur du savoir, une position moins asymétrique est observée.
source : « Pair-aidance et psychiatrie, du côté des familles : une expérience, un témoignage» Auteurs : Daure Ivy, Marie Moutard – 2020
Les secteurs personnes âgées et de la psychiatrie ont largement exploré ce sujet. Il en ressort la nécessité de faire de l’entourage (famille, proche aidant) un allié, c’est par ailleurs ce que l’on retrouve dans les écrits de la HAS (Haute Autorité en Santé).
Il ne fait aucun doute que les proches aidants sont des alliés dans l’accompagnement et la prise en charge des personnes accompagnées.
Il semble que la première étape, soit la capacité des professionnels à pouvoir dire.
Les professionnels à ne pas savoir que dire, les familles pouvant parfois se trouver dans la suspicion… « Que ne me dit-on pas ? ». Aussi, avons-nous à réfléchir sur la manière de formuler l’information, à clarifier ce qui relève du secret médical, à comment apporter une réponse claire et rassurante, comment reporter l’information et s’adresser à l’interlocuteur qui pourra la transmettre. Une réflexion en perspective pour 2024, avec les apports de la formation.
Mais…globalement…il n’y a pas de secret sur l’accompagnement des personnes (dans la limite de la volonté de la personne de le partager), parfois il faut juste faire preuve de discrétion sur la vie des unités et la vie institutionnelle avec des informations qui ne contribueraient qu’à inquiéter les proches aidants.
NB : le cycle de formation sur la relation aux familles et aux proches aidants est engagé également avec le Pôle Plaisance.
